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Nordik Western

Nordik Western

Pour une poignée de dollars...

Nous avions tout misé : argent, amour, amitié. Nous espérions revenir riches. Nous espérions surtout revenir. Certains y ont laissé des plumes, d’autres la vie. Nous avons joué avec le feu plusieurs fois mais la fièvre de la chasse à la morille nous avait touchés, nous ne pouvions plus renoncer. Nous en sommes revenus les poches pleines de billets et la tête pleine d’aventures. Nous en sommes revenus tous un peu différents et surtout contents d’être vivants.

La ruée vers l’or

‘’Il y a une seule règle ici : ne vole jamais un mineur ou tu finis au fond de la rivière’’
La rivière c’est le Yukon qui file au galop vers l’Alaska. Lui c’est Everett, chercheur d’or, rencontré à 2500 kilomètres de là sur un bord de route. L’aventure est son mode de vie pour cet ancien trappeur qui, lorsqu’il était jeune, s’amusait à embrasser les ours dans leur tanière pendant qu’ils hibernaient. Il a une bonne étoile Everett. Un peu plus jeune, un de ses ami a voulu l’écraser avec sa voiture. Il prend de la morphine a vie maintenant, mais il s’en est sorti. Avec Everett ça casse et ça passe !

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El dorado

‘’On a retrouvé la civilisation !’’
Quel soulagement ils ont ressenti en entrant dans les rues de Dawson City. Après plusieurs semaines livrés à eux-même dans cette nature qui ne laisse pas le droit à l’erreur, ils n’ont qu’une envie sous ce soleil de minuit. Fêter d’être vivant : voire des filles et boire des verres dans une ambiance de fête. Et le meilleur endroit à Dawson pour fêter un retour en ville c’est le fameux Casino... haut lieu de perdition.

Nouveau western

‘’Ici rien n’est gravé dans la roche’’ me lance cet ancien pêcheur de Fogo Island.Tu sais, dans ce pays de trappeurs, de chercheurs d’or et de bûcherons, les villes se font, comme des campements en dur, là où se trouvent les ressources à exploiter. Puis elles se défont lorsque les ressources viennent à manquer laissant des territoires semi-habités.
J’ai quitté Fogo, à cause de l’instauration des quotas de pêche. Je suis parti travailler à 6000 km d’ici, en Alberta ,dans l’Eldorado du pétrole. C’est l’enfer là-bas, le travail est difficile et l’hiver est si froid qu’on travaille seulement par tranches de 15 minutes pour ne pas geler. Le soir, quand on rentre à Fort McMurray, c’est le pire. Cette ville c’est le paradis pour les alcooliques et le gang des motards qui gèrent les prostituées et la vente de la drogue. C’est normal, les travailleurs ont besoin de penser à autres choses pour tenir le coup, loin de tout. Mais bon, on est très bien payé, c’est pour ça aussi qu’on accepte ces conditions hors du commun. Y a beaucoup de jeunes de Fogo qui travaillent là-bas dans le pétrole et a à peine 30 ans ils sont bien plus riches que leurs parents. Ça leur monte un peu à la tête d’ailleurs.
Je suis content quand je rentre sur mon île paisible, de voir que des gens se bougent pour essayer de la faire revivre avec leur projet un peu fous d’architecture et d’art contemporain. Pourtant, personne n’y croyait à ce projet.

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L’appel de la forêt

Il est 6H00, le soleil se lève timidement derrière les montagnes rocheuses. La brume commence tout juste à se dissiper laissant apparaître devant nous une forêt brûlée à perte de vue. Harnachés de notre attirail quotidien nous avons de quoi tenir une journée, voir plus en cas de pépins.
‘’On se retrouve ici à 17H’’ lance l’un d’entre nous comme pour annoncer le moment du départ. Nous sommes 6, chacun de nous, dans son coin, va arpenter cette forêt noircie par les flammes. On est serein, on a encore 3 heures de répit avant que ces hordes de moustiques nous attaquent sans relâche. On espère tous tomber sur la ‘’Patch’’, cette étendue de morilles qui nous économisera d’avoir à scruter la forêt sur 20 kilomètres pour remplir nos paniers.

 

***


Au point de rendez-vous, le visage noirci par la suie, on se raconte nos péripéties et on compare nos prises de la journée en chargeant le pick up.
‘’-Je pense que j’ai ramené 60 Kilos et que de la belle grise
- Welldone JP! Moi environ 40 surtout de la Conica et quelques blondes bien dorées.
- Putain les gars! Moi j’ai flippé j’ai été obligé de faire fuir un ours
- Ha, c’était toi la corne de brume que j’ai entendu de l’autre côté de la rivière ?
- Mais vous étiez vers la rivière vous aussi ? Moi j’avais un peu la flemme aujourd’hui du coup j’ai pris un bain et j’ai fait une sieste au bord de l’eau...Tranquille.
- Hé ! Ça vous dit on bouge et on va vendre tout ça à Joe Bear ? Au moins,  lui il offre des bières’’.

​Sur la route

Victor. 5000 kilomètres pour réfléchir, philosophe solitaire, il rumine la route dans son dragon de fer. Immigré du Guatemala, ce trucker au grand cœur joue un rôle de passeur pour ces jeunes baignés dans l’esprit de la Beat Generation. Une sorte de Farwest moderne un peu underground. Pour des jobs saisonniers bien payés, ils traversent le pays en stop tel un rite de passage vers la conquête de l’ouest.

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La prisonnière du désert

‘’Sortez les rames !’’ Le moteur de leur embarcation de fortune vient encore de les lâcher. Ils ont toute leurs vivres et leur matériel dans ce bateau. Ils en ont besoin pour mener à bien cette expédition. Ils ne doivent surtout pas chavirer. Ils dérivent à toutes vitesses malgré l’effort des bras qui rament. La rivière est vive et puissante à cette période, comme si elle sentait qu’elle allait être privée de sa libre fougue, bientôt prisonnière de la glace pour la moitié de l’année.

Duel au soleil

Sous un soleil de plomb, ils tombent face à face, tous les deux surpris. Le temps s’arrête.Un moment d’hésitation. Ils se toisent rapidement, juste le temps de comprendre la situation. Il recule calmement sans perdre de vue son adversaire. Et surtout sans croiser son regard, ce qui serait un signe de provocation. Face à cet ours, le combat aurait été vain. Le duel n’aura pas lieu.

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Exposition

Exposition collective

2019  -  Nordik Western, Les Grands Voisins , exposition Voyage Voyage, Paris, France

Publication

2019  -  Voyage Voyage, catalogue d'exposition, janvier 2019,  France

2019  -  IMMERSION, autoproduction, livre photo, 100 pages, septembre 2019,  France

Mathieu Grosche Designer Explorer

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